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SIMPLICITÉ VOLONTAIRE - Comment s'enrichir en se dépouillant ?
En provenance du Courrier International

Fini la course aux cadeaux.
Pour Noël, Marge Wurgel n'offrira à ses proches qu'un peu de son temps. Je les inviterai à partager une tasse de thé, un repas ou une promenade. Le but est de faire quelque chose ensemble qui nous plaise, plutôt que d'acheter des cadeaux, explique-t-elle dans le San Diego
Union Tribune. Cette Californienne n'a pas agi sur un coup de tête : elle est l'une des fondatrices du groupe Simplicité volontaire de San Diego, dont les membres se réunissent tous les mois pour trouver les moyens de recentrer leur vie sur des valeurs essentielles.
Une préoccupation que partage, à l'autre bout du pays, Jessica Hill, une jeune artiste new-yorkaise qui fait elle aussi partie d'un cercle de Simplicité volontaire, à Brooklyn. Je dois vivre simplement parce que j'ai d'énormes emprunts étudiants à rembourser , explique-t-elle au New York Daily News, mais j'ai réalisé que je n'avais pas besoin de beaucoup de biens
matériels pour être heureuse.
Depuis deux ans, la jeune femme a fait le vide chez elle, en bradant ses affaires dans des vide-greniers ou en les donnant à des associations. Pour toute vaisselle, elle n'a plus que deux
tasses, deux verres, deux assiettes et deux bols . Et elle n'a plus le téléphone à la maison.
Depuis quelques mois, la presse locale américaine fourmille de témoignages de ce genre. Vivre simplement n'est pas une idée nouvelle, mais la Simplicité volontaire, mouvement qui est né il y a quelques décennies dans le nord-ouest des Etats-Unis, est aujourd'hui sortie de la marginalité pour devenir très populaire , constate The New York Daily News.
Selon Duane Elgin, dont l'essai Voluntary Simplicity, publié en 1981, a popularisé l'expression, un Américain sur dix est en train d'expérimenter cette nouvelle manière de vivre. Il ne s'agit pas de sacrifice mais de satisfaction , précise-t-il à l'intention du quotidien new-yorkais.
Au fur et à mesure que le mouvement se développe, les motivations de ses membres semblent évoluer. Au début, c'était généralement l'écologie qui menait à la frugalité. Aujourd'hui, c'est souvent la religion. De plus en plus, ce Odésencombrement' s'inscrit dans un contexte spirituel ; il est perçu comme un moyen d'éliminer tout ce qui peut distraire l'individu de son développement personnel , analyse The Washington Post.
Forcément, le monde des affaires n'a pas tardé à récupérer cette nouvelle tendance. Plusieurs magazines, comme Budget Living, Simple Living ou Real Simple (publié par le groupe Time-Warner) ont ainsi investi le créneau. Au fil des pages, on apprend à organiser en une demi-heure un petit dîner vin et fromages élégant ou décontracté, à simplifier sa garde-robe, ou à suivre la voie bouddhiste du lâcher-prise.
Ecrit par Cherche l'info, le Samedi 8 Janvier 2005, 17:44 dans la rubrique Des idées.