Sans hésiter, sans se retourner
Je ne sais pas ce qu'elle a en tête,
Déjà l'oubli ou le cœur en fête.
Je la regarde partir, s'éloigner,
Sans rien pouvoir faire pour la détourner.
Et si jamais elle s'arrête,
C'est pour allumer une cigarette.
Je regarde son corps m'envoûter.
Tout ce que je ne veux pas avouer.
Tout ce que je devrai toujours taire,
Elle ne saurait vraiment qu'en faire.
Je suis de l'autre côté du carrefour,
De l'indifférence ou de l'amour,
Dans le bruit, le fracas des camions,
Les sifflements des voitures, les klaxons.
Elle est loin, sur l'autre trottoir,
Mais gravée maintenant dans ma mémoire.
Il n'y a autour de moi que des inconnus,
Peut-être comme moi, un peu perdus.
Les choses vont toujours trop vite,
Comme s'il ne pouvait y avoir de suite,
Comme s'il y avait une coupure,
Comme s'il y avait une rupture.
Quand pourrais-je la revoir,
Un matin, à midi ou tout un soir.
Quand pourrais-je encore respirer
Tout ce qu'elle veut me raconter.
Elle est partie, je ne la vois plus,
Peut-être que l'on ne s'est jamais vu ?
Peut-être était-ce qu'une illusion
Mais donnerait-elle autant de passion ?
Et pendant ce temps-là sur Fourpoint Woman
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