Encore une taxe que l’on mettra sur le dos des écolos... et dont ils ne sont même pas responsables.
L’état fédéral veut taxer certains types d’emballage pour dit-il pieusement, en diminuer la diffusion mais plus vraisemblablement pour équilibrer un budget difficile.
Dans La Libre de ce 18 octobre, on pouvait lire les commentaires peu amènes d’un représentant des entreprises de la distribution qui parlait de « massacre économique et d’atteinte au pouvoir d’achat ». « Si Verhofstadt s’imagine qu’il va sauver la planète de cette manière, il se trompe ! S’il veut frapper le CO2, il y a bien d’autres manières plus adéquates ».
Le même rappelait que de précédentes taxes avaient conduit de nombreux consommateurs à s’approvisionner à l’étranger. Faut-il ou non taxer les emballages ? Les taxes sur les emballages vont-elles modifier le comportement de nos concitoyens ? Les alternatives sont-elles crédibles ? La question mérite débat et ce n’est pas dans une courte chronique que l’on exposera tous les points de vue...
Cependant, relevons que le bon emballage est celui qui n’est pas à jeter. Beaucoup de bonnes âmes se donnent une conscience environnementale parce qu’elles trient les déchets. C’est là le moins qu’elles puissent faire mais le mieux eut été de ne pas les produire.
Dernièrement, j’avais encore une discussion avec une voisine. Elle trouvait que la responsabilité ne devait pas être imputée au consommateur mais bien au producteur qui devait offrir des emballages « écologiquement » acceptables. La responsabilité du consommateur est pourtant toujours là. Entre l’eau en bouteille et celle de distribution, il n’y a pas photo... mais la mode, la culture, nous poussent à boire de la flotte qui parcourt des centaines de kilomètres en camions.
Qu’une taxe comme celle-là diminue le pouvoir d’achat est peut-être vrai (Nous remercions quand même le représentant de la grande distribution de s’inquiéter du pognon que le bon peuple dépense chez lui). Mais touchera-t-elle les produits de première nécessité ? Ou plutôt les canettes de soda destinées à nos enfants obèses, les gadgets si peu nourriciers mais multi-emballés, tous ces trucs et machins dont on finit souvent par retrouver les emballages au bord de nos routes ?
Certes, il restera toujours ceux que le tourisme fiscal attirera... et qui importeront leurs déchets sans vergogne, un dommage collatéral à régler par d’autres mesures...
Soyons même radicaux. À la place d’une taxe, que l’État interdise dans nos magasins les barquettes de pommes (venue de Nouvelle Zélande), les tranches de jambon préemballées (qui ne vient plus d’Ardenne depuis longtemps), le steak sous cellophane (en direct d’Argentine) et les brochettes qui s’égouttent dans une sorte de frigolite... et ce n’est pas parce que l’on nous les vend comme cela que cela coûte moins cher.
Le consommateur même fainéant mais un peu curieux pourra, en achetant intelligemment, éviter le paiement de cette taxe.
Les fabricants et les distributeurs suivront (on peut rêver) le mouvement en reléguant le « packaging » au rang de technique préhistorique et le gouvernement devra trouver autre chose pour renflouer ses caisses. Taxer les affiches électorales par exemple.
DM