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Une soirée ordinaire au « Blauwe Kater ».
Un homme se mouche
Dans une voile de bateau,
Une corne de brume
Pour un échouage de poivrot.
Derrière lui,
Une jeune femme rit,
Ses petits seins aussi.
Je ne vois pas qui
Elle assassine.

La section jeunesse du « trutenclub »
S’est réunie.
La présidente,
La trésorière,
La secrétaire
Caricature de leur vieillesse,
Signal de détresse.
Excusez mon impolitesse
Mais le ridicule vous caresse.

Un Anglais,
Dans son idiome,
Raconte, je crois
Que sa femme est une garce
Ou qu’il a des hémorroïdes,
Je ne sais pas.
Ca a l’air préoccupant
Au vu des gestes menaçants
Fait avec la cigarette.

Deux blondes pétillantes
Pour deux brunettes
Qui ne le sont pas moins.
Mignonnes comme des cœurs
Qui ne sont plus à prendre
Mais la porte s’ouvre.
Le parfum, bon marché,
Qui vient d’entrer,
Empeste l’air.

Ca cause, ça cause.
Au loin, dans les binoches,
Un homme pisse,
En lisant les affiches au mur.
Dieu que c’est moche,
Un homme qui pisse.
Va-t-il se laver les mains ?
Ha non ! Le gredin !
Ta maman ne t’a rien appris

Les brunettes pétillent un peu moins,
Asséchées, les bières,
Je n’entends plus rire ses petits seins
Et l’Anglais
Qui est à son cinquième verre
Et son dixième mégot.
Les petits seins,
A nouveau, rient
Et une grosse vache, pas du tout.

Le barman attend son amie.
Elle avait dit neuf heures
Et il est passé la demie.
Trois hommes accoudés au bar
Qui ne peuvent se mirer
Dans le miroir.
Ils ne peuvent voir
Leur trois visages idiots (Je suis l’un d’eux)
Pas de glace, pas de place.



Ecrit par Denis Marion et Gabriel Ney, le Dimanche 19 Février 2006, 20:55 dans la rubrique Des poèmes.