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Le piano
Ton regard se reflète sur le bois vernis.
Et vernis, ce n’est pas ce que je suis.
Le couvercle est rabattu sur le clavier.
Je n’ai jamais vraiment su en jouer.
Le piano est extrêmement silencieux,
Assurément, tout comme nous deux.
Toi, tu te tais parce que je n’existe pas
Et moi, parce que tu ne me regardes pas.

J’ai écrit mille mots expressément,
Pour toi, pour attirer ton attention
Mais je partais peut-être perdant,
Que ferais-tu d’autant de passion,
Là, maintenant, avec ce que tu vis.
Ce ne sont que des mots en passant
Pourquoi passerais-tu ton temps
A lire de tout ce que j’ai ressenti

Même si le couvercle était relevé,
Si je pouvais taper sur ce clavier
Une mélodie et chanter ces vers,
Tu ne m’ouvrirais pas ton enfer
Comme si j’étais indigne à partager
Un tant soit peu ce que j’ai imaginé.
Ce n’est pas avec une chanson
Que tu écouterais mes raisons.

Je ne bouge pas, je me tais,
Pour ne pas troubler le reflet
De tes yeux sur ce piano.
Mais j’imagine tous les mots
Que je ne saurai jamais te dire,
Que tu ne voudras jamais lire.
Nous sommes si mal partis
Mais enfin, pourquoi tu me fuis ?


Ecrit par Gabriel Ney et Denis Marion, le Jeudi 29 Décembre 2005, 22:35 dans la rubrique Des poèmes.