Le jour se lève
Et moi, je rêve
D’un jour qui ne lèverait pas
Avec ces traces dans le ciel.
D’un monde et son fiel
Le jour se lève
Et moi, je rêve
D’un jour qui ne lèverait pas
Avec le fracas des avions
Et leur taux de pollution.
Le jour se lève
Et moi, je rêve
D’un jour qui ne lèverait pas
Avec cette sinistre pensée
De tout ce qu’ils peuvent transporter.
Touristes obèses en mal de soleil,
Armes pour toutes les révolutions.
Monts et merveilles
Et pourtant, autant de destructions
Transports de choses inutiles
Pour gens pressés et futiles.
Transports de rêve
Sous lesquels certains crèvent..
Le jour se lève
Et moi, je rêve
D’un jour qui ne lèverait pas
Sur cette volonté d’aller plus loin
Parce qu’ici, ils ne sont pas bien.
Ca encore, je le comprends
Mais alors, qu’ils prennent leur temps.
Faut-il aller à Venise
Pour une glace et une cerise
Et revenir séance tenante
Pour d’autres aventures tentantes.
Qu'ils marchent un peu
Et ils se sentiront mieux.
Le jour se lève
Et moi, je rêve
D’un jour qui ne lèverait pas
Avec ces balafres là-haut,
Pour faire rêver les blaireaux
Qui croient tout ce que l’on raconte,
Sans aucune honte.
On leur dit que c’est de l’emploi
Mais est-ce tant que ça.
On leur dit que c’est le progrès
Mais pas pour avoir la paix.
Il faut vivre avec son temps
Assène-t-on à ces croyants.
Le jour se lève
Et moi, je rêve
D’un jour qui ne lèverait pas
Sur le cauchemar de Darwin
Et les délocalisations d’usines,
Sur les crevettes pas chères
Payés par des ouvriers dans leur chair,
Sur les cargaisons de roquettes
Et les fringues de coquettes.
Si l’on prenait enfin les avions
Pour ce qu’ils sont
Si on les prenait avec parcimonie
Pour laisser de la place à la vie.
Le jour se lève
Et moi, je rêve
D’un jour qui ne lèverait pas
Avec ces traces dans le ciel.
D’un monde et son fiel
Le jour se lève
Et moi, je rêve
D’un jour qui ne lèverait pas
Avec le fracas des avions
Et leur taux de pollution.