Allongée, ses pieds fins sur une chaise,
Le corps alangui par la chaleur
Mais l'esprit manifestement à l'aise.
De son chemisier, l'étoffe lie-de-vin
Coquine caresse à plaisir ses seins,
Soustrayant mon esprit à sa torpeur,
Lui redonnant comme une aumône d'air.
Je peux de cela inventer une histoire,
Qui n'aura aucun début et me laissera
Comme toutes mes histoires sur ma faim.
Je pourrais laisser aller mes mains
A caresser lentement mollets et chevilles.
Je pourrais essayer de lui faire accroire
Que ce sont gestes normaux pour une amie
Et qu'il ne faut pas leur donner grande foi.
Je pourrais la regarder dans les yeux,
Comme si je regardais mon avenir,
Lui laisser penser que d'autres moments
Suivraient à coup sûr ces premiers instants,
Que je l'amènerais à la petite mort
Mais que ce n'est pas uniquement pour son corps,
Pas seulement, que je la désire,
Pas seulement, que je la veux.
A l'ombre douce d'un parasol publicitaire,
Il n'y a plus qu'une chaise vide
Et la chaleur étouffante de l'air.
Comme toujours, les envies se liquident.
Et pendant ce temps-là sur Fourpoint Woman
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