(Ce n'est pas que j'y croie mais cela cadre bien avec le personnage)
Louisa est morte donc et va frapper à la porte du paradis. Elle qui justifiait de sa vertu en évoquant la masse de travail qu'ils avaient abattue, son mari et elle, pourra certainement y trouver une place, se dit-elle...
Travailleuse, elle l'était et sans nulle doute mais vertueuse, l'était-elle? Point de patience, ni de tolérance en tous les cas... Toujours le mot pour égratigner une voisine et lui dire son fait au nom de la vérité ou de sa vérité.
Et impérieuse avec cela... Le pauvre Edmond, son mari, était son souffre-douleur.
"Edmond, vous n'avez pas encore fini?"
"Edmond, vous n'avez pas encore commencé?"
"Edmond, vous êtes en retard..."
"D'accord, Edmond, il fait nuit, vous dormez mais il pleut. Alors, allez donc rentrer les bacs à fleurs avant que les géraniums, eux, ne soient couchés."
"D'accord, Edmond, c'est dimanche mais ce n'est pas une raison pour ne pas retrousser ses manches."
Alors, Edmond, a préféré partir. Il est mort depuis longtemps et a trouvé une place au paradis. (On lui devait bien ça).
Alors, quand une bonne âme lui raconte que Louisa frappe à la porte du grand pêcheur, il panique l'Edmond. Il ne sait plus à quel saint se vouer...
Se faire houspiller tout le jour, surtout qu'il est éternel, il ne voit ça d'un bon oeil, l'Edmond.
Et puis ne sait jamais avec les administrations...
Elle ne devra peut-être même pas faire un seul jour de purgatoire, Louisa. Et sur le tard, elle a commencé à prier avec ferveur, peut-être pas à faire le bien mais à prier certainement. Rien n'était trop beau pour le salut de son âme. Elle a accumulé les indulgences. Vous verrez; elle entrera sans pénitence.
Edmond ne veut pas réveiller les vieux démons. Edmond préfère quitter cette "terre" d'asile. Il part en exil. Il part en enfer parce que même ça, ce sera le paradis, si Louisa n'y est pas...
Moralité:
Eviter le repos éternel si votre conjoint est un poison.
samedi 19 avril 2003